Chanson de Bourvil (1958)
Un Oranger sur le sol irlandais. On a d'abord chanté cette chanson en Commun avec la Chorale de Charost 18/6/2017 |
Une chanson, une histoire - La ballade irlandaise.
En cette fin des années 1950, cela fait un moment que le parolier E. Marnay et le compositeur E. Stern essaient de "vendre" une chanson qu'ils ont écrite et intitulée 'La ballade irlandaise'. Mais aucun interprète ne veut l'inscrire à son répertoire. Sans doute parce que durant ces années où le rock déboule sur la scène et où se prépare la vague yéyé, cette chanson tendre parait anachronique à beaucoup.
Lorsqu'il l'entend, le manager de Bourvil a l'idée de la faire chanter par son poulain.Idée saugrenue à première vue, car à contre-emploi de cet artiste qui avait habitué le public à des chansons drôles. Souvenez-vous : Les crayons, en 1946 ; La tactique du gendarme,en 1951 ;La fin des haricots,en 1952, etc. Bourvil hésite puis, séduit par la chanson, l'enregistre.
L'effet de surprise est immense. Autant que le succès de cette chanson d'amour. On peut d'ailleurs voir un parallèle entre le thème de la chanson - l'impossibilité de voir un oranger pousser en Irlande - et la surprise d'entendre Bourvil interpréter une chanson qui, a priori, lui ressemble peu. Nous sommes en 1958, Bourvil est déjà une immense vedette. La radio l'a rendu célèbre grâce à ses sketches et à ses chansons, et le cinéma lui a déjà offert vingt-deux rôles. Lui qui rêvait d'être Fernandel, égale son maître au baromètre de la popularité.
Pour faire durer ce succès, Bourvil a vite compris qu'il ne devait surtout pas jeter aux orties sa panoplie d'origine, il ne doit pas changer sa nature, ne doit rien renier. Il doit rester ce pétillant personnage naïf et roublard, habile et maladroit, rusé et lourdaud. Il y réussira à la perfection ! Et en inscrivant, comme un contre-pied, cette chanson à son répertoire, il prouva que la tendresse lui allait comme un gant !
Publié il y a 27th June 2006 par Michel Montignon.